Du 22 février au 29 mars 2019, les photos du défilé de mode « Grossophobie, Stop ! Ensemble Réagissons » sont exposés sur les façades de la caserne Napoléon dans le 4ème arrondissement de Paris (Rue de Lobau, derrière l’Hotel de Ville). Les clichés du photographe Emilio Poblete sont accompagnés d’un texte relatant le ressenti des mannequins d'un jour face à la grossophobie et ce que leur a apporté le défilé.
Photo © EPPhotografia Modèle : Naomie KOUTCHOUK Créatrice: Olivia BOA
À l’occasion de la 2ème Semaine parisienne de lutte contre les discriminations, la Ville de Paris avait organisé un défilé de mode le 15 décembre 2017 dans les salons de l’Hôtel de Ville, sous la direction artistique de Vincent MacDoom (star de la téléréalité et mannequin noir transgenre), avec 30 mannequins grandes tailles habillés de vêtements de créateurs issus de différents pays pour célébrer la diversité des corps et la beauté de toutes les femmes. Cet événement avait réuni 250 participants pour dénoncer la grossophobie (mot entré dans le disctionnaire en mai 2018 : « une attitude de stigmatisation, de discrimination envers les personnes obèses ou en surpoids »), rompre avec le sentiment de culpabilité et l’autocensure assignés aux personnes rondes. Des tables rondes s’étaient succédées durant tout l’après-midi en présence d'Anne Hidalgo (maire de Paris), d'Hélène Bidard (adjointe chargée de l’égalité femmes-hommes, de la lutte contre les discriminations et les droits humaines) et de l’invité d'honneur Jes Baker (activiste, blogueuse et pionnière du body positive aux États-Unis). La lutte contre la grossophobie était une priorité pour la ville.
Cette exposition en plein air s’ouvre la veille des défilés automne/hiver 2019 de la semaine de la mode parisienne et met à l'honneur les femmes plantureuses. La Mairie de Paris poursuit ainsi sa lutte contre la grossophobie, contre le harcèlement et son engagement pour combattre toutes attitudes ouvertement négatives, méprisantes, hostiles, discriminatoires, voire agressives à l’égard des personnes de forte corpulence ou socialement perçues comme telles. Selon l'Organisation Internationale du Travail (OIT) et le Défenseur des droits, les femmes obèses sont huit fois plus discriminés à l’embauche (les hommes obèses trois fois). L'apparence physique est le 2ème critère après l'âge et avant l'origine, le sexe, le handicap, sur la perception des discriminations. Ces chiffres sont évidemment décuplés dans l’industrie du mannequinat mais heureusement les choses évoluent, aujourd’hui devenir mannequin grandes tailles permet d’envisager une véritable carrière ce qui n’était pas le cas il y a encore quelques années.
